Oesophage
Définition
Le cancer de l’oesophage
Le cancer de l’œsophage se développe à partir de cellules de l’œsophage.
L’œsophage est situé derrière la trachée et devant la colonne vertébrale. Il s’agit d’un organe à forme de tube musculaire creux qui raccorde la bouche à l’estomac en permettant le passage des aliments solides et liquides. Lorsque l’on avale, les muscles de l’œsophage se contractent de manière à pousser la nourriture vers l’estomac.
On appelle jonction œsophago-gastrique le point de passage entre l’œsophage et l’estomac. Le muscle sphincter inférieure situé à cet endroit s’ouvre pour laisser passer les aliments dans l’estomac. C’est aussi ce sphincter qui empêche normalement l’acide gastrique de remonter dans l’œsophage et de causer des brûlures d’estomac.
Le cancer de l’œsophage peut se manifester n’importe où le long de l’œsophage. Il existe deux formes principales de cancer de l’œsophage, selon le type de cellules où il se développe.
- Le carcinome épidermoïde prend naissance dans les cellules squameuses (épithélium malpighien) qui tapissent l’intérieur du tube œsophagien.
La majorité des cancers de l’œsophage sont des cancers épidermoïdes. Cette forme de cancer touche habituellement la partie supérieure ou médiane de l’œsophage.
- L’adénocarcinome est issu des cellules glandulaires de la partie inférieure de l’œsophage. Il représente actuellement 20 % des cancers de l’œsophage. Son incidence est en augmentation dans plusieurs pays, dont la France.
Avant que le cancer n’apparaisse, les cellules de l’œsophage subissent des modifications, ces cellules devenues anormales sont précancéreuses.
Le seul facteur étiologique bien démontré est l’EBO ou œsophage de Barrett.
Un œsophage de Barrett est une lésion précancéreuse, conséquence de plusieurs années de reflux gastrique. Le reflux se produit lorsque l’acide gastrique remonte dans l’œsophage, provoquant des brûlures (œsophagite).
La plupart des gens souffrant de reflux chronique ne développent pas un œsophage de Barrett (EBO). Par contre, en l’absence de traitement, une personne qui souffre de cette maladie court un risque très élevé de cancer de l’œsophage.
Le traitement est sensiblement le même pour les deux types de cancer de l’oesophage.
Causes et Facteurs de risques
La plupart des gens chez qui, un cancer de l’oesophage a été diagnostiqué, ont plus de 60 ans. Les hommes sont plus sujets à être atteints de cette maladie que les femmes.
Le cancer de l’oesophage n’est pas attribuable à une cause unique.
Facteurs de risques de développer la maladie :
- Oesophage de Barett.
- Tabagisme.
- Alcool, surtout associé au tabagisme.
- Irritations/lésions causées par une exposition à produits chimiques ou par l’absorption fréquente de liquides très chauds.
- Autres formes de cancer, au niveau de la tête et du cou (cancer épidermoïde).
Le cancer de l’oesophage peut parfois se développer en l’absence de tous ces facteurs de risques.
Signes et symptômes
Le cancer de l’oesophage est souvent asymptomatique au cours de ses premiers stades. La plupart des patients ont des symptômes seulement lorsque la tumeur bloque la lumière de l’œsophage. Ils vont alors tester la difficulté de la déglutition (dysphagie).
Le dysphagie est électif pour les solides, d’apparence récente et d’évolution progressive. Il peut s’agir d’un état de dénutrition.
À mesure que le cancer se développe, les symptômes suivants peuvent apparaître:
Douleur thoracique, infection broncho-pulmonaire par fausse voie ou fistulisation de la tumeur dans l’arbre respiratoire, dyspnée inspiratoire par compression trachéale, dysphonie par attaque des nerfs récurrents (à gauche en général), syndrome de Claude Bernard-Horner par lésion de jolie compression cervicale creuse Ou péricardite.
Signes et symptômes :
- Dysphagie
- Déglutition difficile ou douloureuse
- Douleur thoracique, derrière le sternum ou entre les scapulas
- Toux ou enrouement
- Perte de poids et perte d’appétit
- Sensation de très grande fatigue
- Trouble respiratoire (dyspnée) inspiratoire (par compression trachéale)
D’autres problèmes de santé peuvent être à l’origine de certains de ces symptômes.
Consultez votre médecin qui sera en mesure de vous examiner et de demander des examens complémentaires en cas de suspicion.
Diagnostic
Pour confirmer son diagnostic, le chirurgien aura recours à des examens complémentaires, qui pourront également permettre d’établier le « stade » du cancer.
Technique d’imagerie
On vous demandera de boire un liquide épais et crayeux appelé baryum, qui enrobera l’intérieur de votre œsophage, de votre estomac et de votre intestin grêle. Vous passerez une radiographie dynamique (série de radiographies) de l’œsophage et de l’estomac qui est appelée TOGD , transit oeso-gastro-duodénal.
Le TOGD permettra de voir sur la radiographie si la forme de votre œsophage a changé. S’il constate des signes de cancer, le médecin pourra aussi vérifier si la maladie s’est propagée à l’estomac.
Fibroscopie
L’endoscopie de l’œsophage ou œsophagoscopie permet d’examiner l’œsophage à l’aide d’un tube étroit et flexible (endoscope), muni d’une lumière à son extrémité et connecté à une camera vidéo.
Biopsie
Si le gastroentérologue remarque quelque chose d’anormal au cours d’une endoscopie, il pourra prélever plusieurs échantillons de tissus à l’aide d’une pince. L’intervention qui consiste à prélever des cellules de l’organisme afin de les examiner au microscope est une biopsie.
Une biopsie est habituellement nécessaire pour établir avec certitude un diagnostic de cancer.
L’échoendoscopie
L’échoendoscopie permet un bilan plus précis de l’extension pariétale et médiastinale.
Elle donne la possibilité de distinguer les lésions purement sous-muqueuses (T1) des lésions infiltrant la musculeuse (T2), la graisse médiastinale (T3) ou les organes de voisinage (T4).
Elle peut aussi préciser l’existence de ganglions (adénopathies) et permet de faire une ponction/biopsie pour affirmer leur caractère pathologique (N+ : envahissement cancéreux du ganglion).
Si les cellules sont cancéreuses, il faudra ensuite déterminer leur rapidité à se multiplier.
Analyses sanguines
À partir d’échantillons de votre sang, on vérifie dans quelle mesure vos organes fonctionnent normalement.
On étudie la fonction hépatique et rénale.
Examens supplémentaires
Si les épreuves diagnostiquées indiquent que vous avez un cancer de l’œsophage, votre médecin voudra peut-être vous faire passer d’autres examens d’imagerie des tissus, des organes ou des os pour voir si le cancer s’est étendu.
Ces différents tests (échographie, tomodensitométrie, imagerie par résonance magnétique ou scintigraphie osseuse) permettront à votre chirurgien de bien évaluer la taille de la tumeur et de vérifier si elle s’est propagée.
Stadification
Une fois que le diagnostic de cancer est confirmé et que votre équipe soignante a recueilli toute l’information nécessaire, il faut ensuite déterminer le stade du cancer.
La stadification du cancer consiste à définir la taille de la tumeur et à vérifier si elle s’est développée au-delà du site où elle a pris naissance.
Cinq stades ont été définis pour le cancer de l’œsophage.
Il est important de définir le stade de votre cancer de l’oesophage, car c’est ce qui aidera votre chirurgien à choisir le traitement qui vous convient le mieux.
Traitement
Le traitement à visée curative du cancer de l’œsophage reste basé sur l’intervention chirurgicale : œsophagectomie.
Votre âge, votre état général, vos fonctions respiratoires, cardiaques et hépatiques seront pris en compte pour choisir la technique la plus adaptée.
Le traitement chirurgical n’est possible que chez les malades capables de supporter une intervention lourde et dont la tumeur ne comporte pas d’envahissement des structures adjacentes ni de métastases.
La radiochimiothérapie est une alternative valide.
Une radiochimiothérapie préopératoire peut être proposée car elle augmente les taux de résécabilité et permet même d’obtenir (dans un 1/3 des cas) une stérilisation tumorale préopératoire et sur les pièces d’exérèse.
Toutes formes confondues, la survie après un cancer de l’œsophage est inférieure à 10 % à 5 ans.
L’envahissement ganglionnaire joue un rôle important : 25 % de survie à 5 ans en son absence (N0 : stade I et IIa) et 10 % de survie à 5 ans en présence d’un envahissement ganglionnaire (N+ : stade IIb et III)
L’invasion des ganglions en dessus de la clavicule et au niveau du tronc cœliaque sont considérés comme des métastases.
En présence de métastases la survie à 5 ans est quasi nulle.
Chirurgie
La décision de recourir à la chirurgie dépendra de la taille de la tumeur et de l’endroit où elle se trouve. L’intervention sera pratiquée sous anesthésie générale et vous serez hospitalisé durant au moins 10-15 jours après l’opération.
L’intervention chirurgicale consiste à enlever une partie ou la totalité de l’œsophage et s’appelle œsophagectomie. Elle peut être totale ou partielle. On tient compte de l’emplacement de la tumeur et du stade du cancer pour déterminer quelle portion de l’œsophage doit être enlevée.
La tumeur doit être enlevé de façon complète (résection R0) en retirant une partie des tissus sains qui se trouvent au dessus et en dessous du cancer de l’œsophage, ainsi que les ganglions lymphatiques voisins (curage ganglionnaire).
Dans certains cas, on enlèvera aussi une partie ou la totalité de l’estomac.
Dans cette intervention, on résèque aussi la partie supérieure et interne de l’estomac, le reste de l’estomac est préparé (gastroplastie) pour être remonté et suturé à la partie saine de l’œsophage. S’il n’est pas possible de réunir ces deux organes, le remplacement de l’œsophage réséqué est généralement réalisé avec une partie de l’intestin (colôn).
L’œsophagectomie est dicte mini-invasive, si le temps abdominal de l’intervention est fait totalement ou partielement par laparoscopie (avec ouverture à minima de l’abdomen).
Différentes voies d’abord du thorax sont possibles :
- Traditionnellement on ouvre le thorax (thoracotomie) pour emporter le maximum de ganglions avec la pièce opératoire.
- L’intervention peut être menée aussi sans ouverture du thorax en utilisant les instrument de la chirurgie vidéo endoscopique (Thoracoscopie + laparoscopie ; ou laparoscopie seule).
Si la tumeur ne peut être enlevée, il est possible d’installer une endoprothèse (un tube creux) dans l’œsophage pour le maintenir ouvert.
Il vous sera ainsi plus facile d’avaler les aliments.
Complications
Complications de l’oesophagectomie
- Fistule : Plus fréquente au niveau du cou, plus grave au niveau du thorax.
- Complications respiratoires : 20 à 40%, en fonction de la thoracotomie ou du pneumothorax.
- Paralysie du nerf récurrent : Problème de déglutition : fausses routes.
- Chylothorax : 0 à 5% = La lésion inaperçue du canal thoracique est une complication grave (mortalité dans 50% des cas). Reprise opératoire : ligature du canal thoracique.
- Sténose anastomose : Rétrécissement de la suture digestive, responsable de dysphagie. La dilatation peut être nécessaire.
- Hernie diaphragmatique : rare.
Certains traitements contre le cancer de l’œsophage peuvent entraîner une sensibilité buccale et vous rendre plus vulnérable aux infections.
Il est donc important de passer un examen et de faire effectuer les réparations dentaires qui s’imposent avant de commencer le traitement.
Références Bibliographiques
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