Match : Chirurgie bariatrique et métabolique vs analogues du GPL-1 qui gagne ?
L’avis du dr Vincenzo Salsano, chirurgien bariatrique et métabolique à Montpellier (Chirurgie versus Semaglutide -Tirzepatide OZEMPIC®, WEGOVY®, MOUNJARO®)
Introduction
Le monde de la perte de poids est aujourd’hui partagé entre deux camps : celui des traitements médicamenteux injectables, comme les analogues du GLP-1 (semaglutide, tirzepatide), et celui de la chirurgie bariatrique et métabolique (Sleeve, Bypass, Bipartition du Transit).
Mais qui l’emporte ? Le Dr Vincenzo Salsano, spécialiste reconnu à la Clinique Clémentville de Montpellier, répond dans cette interview croisée, appuyée sur les dernières études scientifiques et sur son expérience de terrain.
Question 1 : Pourquoi parler de “match” entre chirurgie et GLP-1 ?
Dr Salsano : Parce qu’aujourd’hui, le débat est mondial. Un Américain sur dix utilise ces injections. Des célébrités comme Elon Musk ou Serena Williams en parlent ouvertement. Et même les fast-foods new-yorkais adaptent leurs menus “GLP-1 friendly” : mini-pizzas, mini-burgers, smoothies protéinés (source : FranceInfo).
Mais derrière ce phénomène marketing, la question médicale demeure : agit-on sur la cause du surpoids… ou sur le symptôme ?
Question 2 : Sur le plan biologique, comment fonctionnent les GLP-1 ?
Les analogues du GLP-1 imitent une hormone intestinale naturelle qui ralentit la vidange gastrique et diminue l’appétit. Leur effet est puissant mais isolé : ils agissent surtout sur la satiété.
En revanche, la chirurgie bariatrique, notamment la Sleeve avec Bipartition du Transit, stimule plusieurs hormones : GLP-1, PYY, FGF-19, oxyntomoduline… La chirurgie déclenche une véritable symphonie hormonale, pas seulement une note.
Question 3 : Qui fait le plus maigrir ?
Les chiffres parlent d’eux-mêmes :
- Les GLP-1 permettent une perte de 10 à 20 % du poids total (selon les trials STEP et SURMOUNT).
- La chirurgie bariatrique et métabolique atteint jusqu’à 70 % de perte d’excès de poids (%EWL) et normalise souvent le BMI.
Les résultats du trial STAMPEDE montrent que la chirurgie reste le traitement le plus efficace et durable.
(Source : «What Is Best for Weight Loss? A Comparative Review of the Safety and Efficacy of Bariatric Surgery Versus Glucagon-Like Peptide-1 Analogue»)
Question 4 : Et sur la durée ?
La plupart des patients reprennent du poids dès l’arrêt des injections, faute d’un suivi métabolique. On parle même de “TVA du poids” : + 20 % de réprise par rapport au poids initial si l’arret est brutale et il n’y a pas le suivi d’une équipe hyper specialisée.
La chirurgie, elle, offre un effet hormonal durable. Certes, un suivi est indispensable, mais à 5 ou 10 ans, les résultats restent incomparables.
Question 5 : Et pour les comorbidité métaboliques et la réduction de la mortalité ?
Les études sont claires : la chirurgie métabolique surpasse les GLP-1 dans la rémission du diabète, la réduction de la résistance à l’insuline et la prévention cardiovasculaire.
Une étude parue dans Nature Medicine (2024) montre que la chirurgie métabolique réduit beaucoup plus le risque d’insuffisance cardiaque congestive que les traitements GLP-1.
Question 6 : Y a-t-il des risques ou effets secondaires ?
- Oui, mais ils sont différents.
Les GLP-1 provoquent souvent des troubles digestifs (nausées, vomissements) et des effets secondaires rares : tachycardie, atteinte oculaire, cancer thyroïdien. - La chirurgie expose à des complications opératoires maîtrisées ( parfois graves ) mais offre un bénéfice durable : la guérison métabolique.
Comme le montre la review «What Is Best for Weight Loss? A Comparative Review of the Safety and Efficacy of Bariatric Surgery Versus Glucagon-Like Peptide-1 Analogue», la chirurgie l’emporte en efficacité et en impact global sur la santé.
Question 7 : Et le coût ?
- Les GLP-1 coûtent 250 à 400 € par mois (soit 3 000 à 4 800 € par an), sans remboursement.
- La chirurgie, elle, est remboursée par l’Assurance Maladie, notamment pour les patients à IMC > 40 ou > 35 avec comorbidités.
Le paradoxe : les plus modestes, souvent les plus obèses, sont ceux qui ne peuvent pas s’offrir ces injections. Une vraie inégalité sociale.
Question 8 : Peut-on combiner les deux ?
Oui, dans certains cas :
- Avant chirurgie : pour réduire le risque opératoire chez un super-obèse (IMC > 50 Kg/m2).
- Après chirurgie : pour potentialiser la perte de poids ( échec partielle de la perte après sleeve ou by pass) ou relancer le métabolisme à distance.
C’est l’approche intégrative de l’équipe du dr Salsano : chirurgie + programme métabolique + rééducation alimentaire.
Question 9 : Y a-t-il des dérives ou des excès ?
Oui. Aux États-Unis, on voit un “marché du mince” hallucinant : restaurants GLP-1 friendly, business Big Pharma, ventes illégales sur le Dark Web (source : ScienceDirect 2025). On mange moins, mais pas mieux. Le risque : maintenir la résistance à l’insuline et perdre la santé métabolique.
Question 10 : En conclusion, qui gagne le match ?
La réponse est simple :
- Sur la perte de poids, la chirurgie gagne par KO.
- Sur la durabilité et les comorbidités, la chirurgie gagne aux points.
Mais sur la coopération et le suivi global du patient, le vrai vainqueur, c’est la médecine intégrative.
« Le GLP-1 ( Semaglutide ; Tirzepatide ) est une aide. La chirurgie, une Solution partielle. L’éducation métabolique, le changement durable. » — Dr Vincenzo Salsano
Quel traitement est fait pour vous ?
Prenez rendez-vous avec l’équipe du Dr Salsano à la Clinique Clémentville de Montpellier.
L’avis du Dr Salsano sur Wegovy et Mounjaro
Quels sont les traitements Wegovy et Mounjaro ? Le Docteur vous explique tout.
L’intervention sleeve avec bipartition du transit
Qu’est-ce que la sleeve gastrectomie avec bipartion du transit ?




